A l’occasion de la parution du cahier « Lausanne » dans le Werk bauen+wohnen, la FAS Romandie a convié les architectes lausannois, membres ou non de notre fédération, à partager leurs impressions autour d’un repas. Il s’agissait de revenir de manière informelle sur le contenu développé dans les articles et sur les spécificités lausannoises identifiées par les auteurs. Plus d'une vingtaine d'architectes ont pris part à la discussion en présence de Daniel Kurz, rédacteur en chef lors de la parution du cahier et Roland Züger, nouveau rédacteur en chef de Werk. La modération a été assurée par Yves Dreier. Bien qu'ayant été invités, les architectes et urbanistes des services de l'administration lausannoises étaient absents des débats.
Situé sur la ligne de partage des eaux, le col du Chalet-à-Gobet illustre la variété des possibles moteurs du développement de la ville. Entre civilisation du chêne et de l'olivier, s'il est intéressant de savoir que Lausanne a eu un lien très fort avec l'arrière-pays, la ville n'en est pas moins construite dans une pente fortement orientée sur le lac. A-t-on idéalisé le plot en regard à ces désirs de Méditerranée ?
Au dictat du plot, on évoque la piste d'une architecture cumulative, une ville dont l'architecture est issue des formes récurrentes de balcons, d'embrasures de fenêtre ou de corniches que n'est plus capable de produire la société plus individualiste à laquelle nous appartenons. En lui prêtant l'intention de vouloir graver le plot dans le marbre, le PGA lausannois semble cristalliser toutes les critiques. L'occasion de sa révision provoque des envies, allant de l'emploi généralisé de la dérogation comme outil de développement, jusqu'à la seule règlementation des espaces publics, en passant par le concours d'architecture et les plans localisés.
Mais qu’en disent les lausannois ? Si le projet Riponne-Tunnel est issu d’un processus participatif très médiatisé et largement suivi, il le doit certainement à l’importance du désamour populaire lié à cette place. Dans ce cas, le débat public semble être le moteur du projet urbanistique et architectural de la cité, à moins qu'il ne soit qu'un instrument de communication des pouvoirs politiques. La commission consultative d'urbanisme et d'architecture (CCUA) mise sur pied tout récemment arbitrera les débats tout en laissant la prérogative à la Municipalité.
Les débats se clôturent autour d’un excellent buffet marocain. Les participants ont promis de renouveler l’expérience.
Nicolas Monnerat