Architecture, urbanisme et économie circulaire ?
Les Journées du patrimoine 2023 ont fait un large écho aux problématiques du réemploi et du recyclage. Les thèmes questionnent la modernité suburbaine (ville diffuse) et la consommation illimitée de nos ressources. En Suisse, la démolition des bâtiments produit par seconde environ 500 kg de déchets de construction. Ce secteur est responsable de 84% de tous les déchets produits dans notre pays. Parmi les recherches et réponses face aux crises du siècle (climat, social, environnement) , le Conseil des architectes d’Europe préconise le maintien et la réutilisation des ressources. Rénover et réaffecter intelligemment les bâtiments anciens, en friche ou sous-occupés, pour leur trouver une nouvelle utilisation correspondant aux besoins contemporains et futurs. L’économie circulaire se situe au carrefour du développement durable. Dans la fabrication de la ville, l’économie et l’architecture demeurent très imbriquées et liées aux logiques de la commande, et aux conditions de l’industrialisation du monde de la construction. L’exposition CIRCULARIS invite à des changements profonds dans la conception et la gestion architecturale par rapport à l’impact et aux risques. Questionner notre capacité à modifier les pratiques, dès la conception naissante des projets d’urbanisme, en considérant notamment ce qui est déjà là (patrimoines au pluriel) ? Comment mieux cerner quelle sera la clef d’une transition vers des villes et territoires durables ? À l’urbanisme linéaire ou fragmenté (étalement urbain), l’économie circulaire pourrait-elle nous inspirer vers une « circularité » des processus constructifs ? Dans les prescriptions, comment préserver les composants qui peuvent être réutilisés ou recyclés à moindre coûts, durables, robustes et réparables ?